Ne vous affolez pas autant, je vais répondre à toutes ces questions.

Mais qui êtes-vous, Madame Guillotine ? Pourquoi ce nom ? Pourquoi teindre de la laine, et pas faire un travail normal dans un bureau et sur un ordinateur, comme tous les gens normaux ?

Dans la vraie vie, je m’appelle Marie-Cécile et je suis née dans l’Est de la France au début des années 80. Madame Guillotine est un projet qui a germé durant le confinement de mars 2020, et qui ne paie pas (encore ?) le loyer. Ce qui paie le loyer, c’est mon activité “principale”, le design numérique (ou UX design). J’ai une formation en communication visuelle et plus de 15 ans d’expérience dans la conception. Je suis également enseignante au sein d’un master révolutionnaire. C’était le point LinkedIn!

Madame Guillotine est un vrai projet passion, né de la peur de manquer de laine à tricoter à l’annonce du confinement (spoiler : même sans ça, je n’en aurais pas manqué !). Au hasard d’une commande chez Lil Weasel, j’ai repéré les teintures Jacquard. Après un ou deux essais, soutenue par mes copines de tricot via visioconférence, j’étais littéralement conquise. Il ne m’a fallu que 6 mois pour décider de lancer la présente boutique en ligne, le 8 septembre 2020. 

J’ai débuté la teinture dans ma cuisine, avec de vieilles casseroles défoncées. Plus le temps passe, et mieux je m’équipe pour améliorer ma technique et pour approcher un rendement qui me permette de vivre de la teinture, ou tout du moins de ne pas perdre de l’argent.

L’ennui est une notion qui me dépasse complètement. Que ce soit à travers les circonvolutions de mon esprit vagabond ou à travers les arts & crafts, je ne connais ni le calme, ni le vide, et je m’en délecte.

Je tricote depuis mon adolescence. Après une pause de quelques années, j’ai repris sur les chapeaux de roue en 2016. Depuis, j’apprends, j’expérimente et je me fais plaisir.

Parmi les milliers de choses que j’aime d’un amour infini, il y a mes canidés allongés, faire la sieste sous un plaid bien chaud, le thé sous toutes ses formes et en grandes quantités, le chocolat sous toutes ses formes également, les couleurs vives (no shit?), la côte Atlantique, la Bretagne et la Normandie, la ville de Manchester et les masques cosmétiques pour le visage.

Même si je hais profondément le capitalisme que j’aimerais voir tomber de mon vivant, il est impossible d’ignorer totalement le système dans lequel on vit. Je fais de mon mieux mais j’assume aussi mes petits plaisirs coupables et me fais encore trop souvent plaisir en achetant du maquillage ou des articles de papeterie ou de bricolage, surtout en ligne. Tout le monde a ses contradictions !

Ça ne vous a pas suffi ? Vous en voulez davantage ? Suivez-moi au niveau supérieur : les valeurs !

L'égalité

J'ai très violemment envie de vivre dans un monde où chaque personne est traitée à égale des plus privilégiées. Ça veut dire que l'antiracisme, l'antifascisme, l'antivalidisme, les droits des personnes trans, l'intersectionnalité, le féminisme, et toutes les luttes qui contribuent à rendre visibles et à combattre les discriminations me sont très très importantes.

Ça veut dire quoi ? Que je crois toutes les femmes sur parole, que je suis pour la libération trans, que la liberté de choisir son expression de genre doit être garantie. Ça veut dire que je ne donne pas un seul euro à Jeff Bezos, que je n'ai jamais pris un Uber ou commandé Deliveroo car ces entreprises détruisent volontairement le droit du travail et profitent de la précarité imposée à des personnes déjà vulnérables, et plein d'autre choses encore. Je suis férocement féministe, le racisme ordinaire me fout en rage, je dis très très souvent "men are trash". Si quoi que ce soit vous offense dans tout ce qui me tient à cœur, passez votre chemin. Je suis sûre que vous trouverez quelqu'un d'autre à qui acheter de la laine.

J'ai tout à fait conscience que le monde des arts fibreux (tricot, crochet, etc.) sont perméables aux inégalités. J'essaie, du mieux que je peux, de mettre mon privilège au service des personnes dont la parole est marginalisée. Dans un monde idéal, je pourrais adapter mes tarifs pour être également accessible aux personnes qui n'ont pas les moyens d'acheter de la laine teinte à la main, mais qui aimeraient vraiment pouvoir le faire. J'essaie de trouver le bon équilibre pour que mon travail soit rémunéré à sa juste valeur, mais que certaines laines que je propose restent tout de même abordables. Ce n'est pas facile !

La vérité

Le mensonge, qu'il soit frontal ou par omission, me fout des boutons. Je m'efforce de vivre en étant fidèle à la vérité des faits, de la science, mais aussi à ma propre vérité. Quand mon ventre m'envoie des messages de panique face à une situation ou une décision à prendre, j'essaie de l'écouter avant.

La transparence ne m'a apporté que des bonnes choses depuis que je la pratique. J'essaie d'être transparente avec vous, de vous montrer l'envers du décor de mon petit business, sans fioritures, car je suis convaincue que c'est en mettant l'information à disposition des individu·es qu'elles sont capables de faire preuve d'intelligence.

La vérité ne blesse pas : c'est même la base de toute relation saine et nourrissante pour tout le monde. Du coup, j'ai beaucoup, mais beaucoup de mal avec la manipulation ordinaire, les pseudo-sciences (lithothérapie, coaching et autres trucs à base d'énergie), les croyances surtout quand elles sont prouvées toxiques, et les théories antivax ou du complot qui permettent de se dédouaner des vérités physiques, scientifiques et médicales de notre monde. Attention, je ne suis absolument pas fermée à des visions spirituelles de l'existence : chacune et chacun doit pouvoir trouver le sens qui lui convient à nos vies déjà bien compliquées. Ce qui me dérange, c'est quand des croyances aux fondements prouvés toxiques deviennent des opportunités de faire du mal, manipuler, extorquer de l'argent ou mettre en danger autrui. Pareil pour l'appropriation culturelle de croyances, rituels et techniques, à l'instar des plastic shamans par exemple.

Le féminisme

Il est déjà évoqué ci-dessus, mais j'en remets une couche. Je fais partie de ces casseuses d'ambiance en soirée qui vont embrouiller votre pote Jean-Machin car il aura fait une blague sexiste, même gentillette. Je suis du genre à m'énerver sévère et à ne pas faire preuve de patience parce que ça fait 40+ ans que je subis les conséquences du patriarcat, et autant d'années que des hommes m'expliquent ce que je devrais dire et comment je devrais le dire.

L'univers du tricot et des arts créatifs fut toujours catégorisé comme "féminin", donc dévalorisé, rendu invisible. Tout est fait pour que nous continuions à opérer dans l'ombre, sans reconnaissance et sans rémunération. Tricoter ou coudre ses propres vêtements, gagner un revenu en se réappropriant des techniques et des compétences ostracisées et dévalorisées revêt un aspect émancipateur, quand c'est choisi. Je m'efforce de me rappeler que ce n'est pas le cas de toutes les personnes à l'heure d'aujourd'hui, et ce n'était pas le cas de mes ainées qui habillaient, nourrissaient et prenaient soin des membres de leur famille avec souvent trois fois rien.

Mes valeurs en action

Avoir des valeurs ne sert à rien si on ne les applique pas à travers des actions.

Pour la livraison de vos colis, je n’ai guère le choix que de faire confiance à La Poste. Ce qui me rassure, c’est que La Poste reste (encore à ce jour) un service public, ce qui me tient à cœur. Leur service Colissimo nous propose ces éléments de langage :

“En optant pour Colissimo, Madame Guillotine choisit un partenaire de livraison responsable, 1er acteur de la compensation carbone volontaire d’Europe, qui s’engage à réduire son empreinte écologique en visant 3 objectifs : mesurer, réduire les émissions de CO2 notamment en optimisant les livraisons, et compenser les émissions résiduelles en soutenant des projets en France et dans le monde.”

Ça va clairement pas changer le monde, mais c’est déjà ça. On sait que la compensation carbone est un peu une arnaque, hein, mais au point où on en est, c’est mieux que si La Poste ne compensait rien…

Petit à petit, je réfléchis à comment me fournir en laine locale, ou la plus locale possible. Pour l’instant, c’est sur l’Angleterre que j’ai jeté mon dévolu. C’est pas aussi local que le Sud de la France, mais c’est déjà vachement plus local que l’Amérique du Sud ou la Nouvelle Zélande. 

Pour la suite, je m’efforce de me poser la question de ce qui n’a pas besoin d’exister. Le meilleur déchet est celui qui n’a jamais été produit. Produire des tonnes juste pour produire ne m’intéresse pas. Cela a une influence sur la manière dont je prends mes décisions. À l’heure où ces lignes sont écrites (mi-2022), je ne me tire aucun revenu de cette seconde activité. Pour réellement le faire, il faudrait que j’étudie un passage à une échelle supérieure. Serais-je heureuse à cette échelle ?

Vous aurez récemment remarqué (enfin, récemment… mai 2022, quoi) que certaines de mes laines proviennent de petits coins du Royaume Uni et sont manufacturées par des personnes fantastiques (l’équipe de John Arbon Textiles, dans le Devon). Cela fait partie de mes petits efforts humbles pour tenter de mettre en valeur le travail local, familial et fait avec amour.

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