La laine de Bluefaced Leicester

Une brebis de la race Bluefaced Leicester et ses deux agneaux

Vous l’aurez vite remarqué, la quasi-intégralité de l’offre chez Madame Guillotine tourne autour d’une seule race de moutons : le Bluefaced Leicester, ou « BFL » en abrégé.

La plupart des fils teints à la main le sont souvent sur une base de laine mérinos. Rien à reprocher à cette sympathique race de moutons à la toison très douce, et aux fibres très fines. C’est juste qu’on la voit un peu partout. Comme j’adore tester des choses différentes, j’ai tout de suite pensé à aller explorer d’autres horizons. J’ai vu que Chester Wool, l’un de mes fournisseurs, proposait de la laine BFL. J’ai commandé quelques échantillons qui ont suffi à me convaincre…

Le BFL proposé par Chester Wool est acheté au travers du British Wool Marketing Board auprès de petites fermes du Royaume Uni. Son nettoyage et le traitement Superwash (application d’une résine qui protège les fibres de laine des variations de température dus au lavage en machine) sont effectués en Angleterre, aux standards environnementaux les plus hauts, encadrés par la loi européenne.

« This is British and comes from small farms all over the UK, it is purchased through the British Wool Marketing board on our behalf. The fibres are then scoured and Superwash Treated in the UK to the highest environmental standards possible. »

Chester Wool

Les propriétés du Bluefaced Leicester

Les fibres produites par ce délicieux mouton ont plusieurs particularités. La plus caractéristique est leur longueur. Par rapport au mouton mérinos, le Bluefaced Leicester produit des fibres très longues, à l’ondulation caractéristique. Cette longueur offre une grande résistance à la laine une fois filée, et un drapé reconnaissable. Le mouton Bluefaced Leicester lui-même a un look radicalement différent du mouton mérinos. Là où le mérinos est une boule de fluff, le BFL arbore de longues mèches bouclées qui tombent le long de ses flancs musclés.

Un mouton de la race Bluefaced Leicester

 

Un mouton de la race Bluefaced Leicester. Photographie : Richard Hoare

Leurs fibres ont aussi une épaisseur différente. Là où le mérinos oscille autour des 20-21 microns ( jusqu’à 17 microns pour les fibres les plus fines), le BFL produit des fibres de 24-28 microns. Une fois encore, la solidité est assurée. La légende dit qu’il n’y aurait pas besoin d’ajouter du nylon au fil 100% BFL pour tricoter des chaussettes.

Certes, les fibres de BFL sont moins fines, donc un peu moins douces que celles du mouton mérinos. Mais la brillance du BFL et sa résistance compensent largement, là où le mérinos est souvent plus fragile et plus mat.

Enfin, la caractéristique qui m’intéressait le plus est la provenance de la laine de BFL. Même si la laine est filée en Europe, elle aura été produite au Royaume Uni. Les kilomètres insensés sont considérablement réduits par rapport à des toisons récoltées en Nouvelle-Zélande ou en Amérique du Sud, traitées ailleurs, renvoyées pour être filées au Pérou ou en Italie, puis baladées encore une fois jusqu’à leur point de revente final.

Un aperçu d'une toison tondue de Bluefaced Leicester : les fibres sont reconnaissables par leurs ondulations et leur longueur caractéristiques.

 

Aperçu d’une toison tondue de Bluefaced Leicester : les fibres sont reconnaissables par leurs ondulations et leur longueur caractéristiques.